PAROLES
Traduction de Fabrice Hatem
Soy la pebeta más rechifladaque en el suburbio pasó la vida;
soy la percanta que fue querida de aquel malevo que la amuró. Soy el orgullo del barrio entero, tengo una efe que es mi ilusión, pues soy criolla, soy milonguera, quiero a mi hombre de corazón. En un bulín mistongo del arrabal porteño, lo conocí en un sueño, le di mi corazón. Supe que era malevo, lo quise con locura, sufrí por su ventura con santa devoción. Ahora, aunque me faje, purrete arrabalero, ya sabe que lo quiero con toda mi ilusión, y que soy toda suya, que suyo es mi cariño, que nuestro será el niño obra del metejón. Por ser derecha tengo un machito arrabalero de Puente Alsina; se juega entero por esta mina porque la sabe de corazón. Pero si un día llega a engañarme como hacen otros con sus mujeres, esta percanta que ríe y canta llorará sangre por su traición. |
Je suis la minette la plus passionnéeQue l’on ait vu dans ce faubourg ;
Je suis la fille qui fut aimée Par un voyou qui l’a fait souffrir. Je suis la fierté du quartier, J’ai un béguin qui est toute ma joie, J’suis une fille d’ici, une milonguera, J’aime mon homme de tout mon coeur. Dans une pauvre chambrette Du faubourg portègne, Je l’ai connu comme dans un rêve, Et je lui donnai mon coeur. Puis j’ai vu que c’était un vaurien, Mais le l’aimais à la folie, J’ai souffert de ses frasques Avec une sainte dévotion. Et même s’il me fout des coups Ce vrai petit mec du faubourg Il sait bien que je l’aime De toute mon espérance, Que je suis toute sienne, Que mon coeur est à lui, Et aussi que cet enfant Sera le fruit de mon amour. J’y crois vraiment à mon homme, Ce p’tit loubard de Puente Alsina ; Et lui aussi parie tout moi Parce qu’il sait que j’ai du coeur. Mais si un jour il me trahit Comme d’autres le font avec leurs femmes, Cette minette qui rit et chante Pleurera des larmes de sang |
Remerciements à Susana Blaszko, Claude Namer et Enrique Lataillade