Version 1961 : orchestre Francisco Canaro Chant : Isabel de Grana
Música : Juan Bautista Deambroggio (Bachicha)
Letra : Pascual Contursi
Traduction : Fabrice HATEM
Bandoneón arrabalero | Bandonéon du faubourg |
viejo fueye desinflado, | Vieux soufflet dégonflé, |
te encontre como un pebete | Je te rencontrai comme un enfant |
que la madre abandonó, | Qu’aurait abandonné sa mère, |
en la puerta de un convento, | Devant la porte d’un conventillo, |
sin revoque en las paredes, | Qui avait les murs tout décrépis, |
a la luz de un farolito | A la lumière d’une petite lanterne |
que de noche te alumbró | Qui t’éclairait cette nuit-là. |
Bandoneón | Bandonéon |
porque ves que estoy triste | Parce que tu vois que je suis triste |
y cantar ya no puedo, | Et que je peux chanter, |
vos sabés | Tu sais |
que yo llevo en el alma | Que je porte dans mon âme |
marcao un dolor. | La marque d’une douleur. |
Te llevé para mi pieza | Je t’emmenais chez moi, |
te acuné en mi pecho frío… | Te pressais sur ma poitrine froide… |
Yo también abandonado | Moi aussi, dans ma chambrette, |
me encontraba en el budín… | Je me trouvais abandonné… |
Has querido consolarme | Tu as voulu me consoler, |
con tu voz enronquecida | Avec ta voix rauque |
y tus notas doloridas | Et tes notes douloureuses |
aumentó mi berretín. | Ont ajouté à mon chagrin. |
Le bandonéon est arrivé d’Allemagne en Argentine, peut-être apporté par un marin qui voulait égayer les interminables traversées de l’Atlantique…
Dès la fin du XIXème siècle, il remplaça la flûte dans les petits orchestres ; les fioritures de la flûte disparurent et, avec le bandonéon, le tango devint plaintif et sentimental.
“Bandoneón Arrabalero” fut le dernier tango écrit par Pascual Contursi.
« Le bandonéon est notre soupape, le doux édredon où nous enfouissons notre tête brûlante de rage ou de jalousie. Il geint, gémit, brame, pleure, griffe, rugit, menace, mord et prie ; il ignore le rire et ne sait pas se permettre un moment de joie. »
Last Reason ( pseudonyme de Máximo Sáenz )